L’enjeu du lithium : enjeux énergétiques et environnementaux

Une future exploitation majeure de lithium en France

Dans un futur proche, la France anticipe l’ouverture de l’une de ses principales mines de lithium sur le territoire européen, localisée dans l’Allier. Cette initiative prévoit de fournir les composants nécessaires pour les batteries de près de 700 000 voitures électriques chaque année. Imerys, la société en charge de l’exploitation, projette d’utiliser le protocole IRMA, encore en construction, pour cette extraction. Ce standard international vise à limiter l’impact écologique des procédés extractifs en diminuant les rejets polluants et la consommation d’eau, en réaction aux critiques adressées aux méthodes conventionnelles par les associations de protection de l’environnement.

Procédés d’obtention du lithium et défis environnementaux

Surnommé le “pétrole du 21e siècle”, le lithium est indispensable pour la production des batteries des véhicules électriques, dont la vente sera exclusive dans l’UE dès 2035. Toutefois, l’extraction du lithium est complexe car il ne se trouve pas à l’état pur dans la nature, mais plutôt dilué dans divers milieux tels que les roches ou les saumures. Obtenir ce métal requiert donc des procédés extractifs et des traitements chimiques consommateurs d’énergie et d’eau, ressources de plus en plus précieuses.

Les efforts environnementaux d’Imerys

Imerys cherche à rassurer sur l’impact écologique de ses activités minières. En respectant le standard IRMA, l’entreprise s’engage à un prélèvement raisonné de l’eau et à la réduction des émanations toxiques. De plus, leur méthode d’extraction souterraine permettrait de limiter les émissions de poussières. Ils prévoient également le transport du minerai via des conduits et des voies ferrées pour éviter la circulation de camions polluants. Toutefois, ces affirmations font l’objet de controverses, notamment de la part de France nature environnement qui met en doute la possibilité d’une exploitation minière sans impact environnemental négatif.

Le défi de la consommation d’eau

La technique actuelle pour extraire le lithium des roches nécessite leur broyage suivie par l’addition d’eau pour créer une pâte, permettant la séparation du lithium. Ces méthodes requièrent une grande consommation d’énergie et d’eau, soulevant des problèmes écologiques. En Amérique du Sud, notamment dans le “triangle du lithium”, on pompe la saumure qui est ensuite évaporée dans d’énormes bassins, une méthode également très gourmande en eau.

Exploration de méthodes plus vertes

Cependant, des méthodes plus écologiques dites “d’extraction directe” sont en exploration. Ces nouvelles techniques visent à extraire le lithium avec une efficacité énergétique améliorée et un impact réduit sur les écosystèmes. Une des approches étudiées serait similaire à l’utilisation d’un aimant pour extraire le lithium, diminuant ainsi les risques de pollution et la consommation d’eau.

Impacts sur les communautés locales

En Amérique du Sud, l’extraction du lithium est à double tranchant. Bien que les entreprises versent parfois d’importantes compensations aux habitants, il y a une préoccupation générale concernant les conséquences environnementales sur les ressources locales, particulièrement l’eau, dans ces régions sujettes à la sécheresse. En effet, les populations locales sont particulièrement vigilantes quant aux conséquences de l’exploitation du lithium sur leur environnement et leurs ressources vitales.

Tandis que les alternatives sont encore à l’étude et les débats sur les risques environnementaux continuent, l’exploitation du lithium reste un enjeu majeur pour la transition énergétique mondiale, ainsi que pour la souveraineté technologique et économique des nations.