Un tragique retour de la rage en Guyane

Après un intervalle de seize ans, la communauté médicale de la Guyane a été confrontée à une situation alarmante : la mort de trois individus à l’hôpital de Cayenne, dont un cas confirmé de rage. La préfecture et l’Agence Régionale de Santé (ARS) de la région ont communiqué ces faits le 28 mars 2024.

Mortalité et circonstances entourant le décès des patients

Transférés au secteur des soins intensifs dans la période du 17 février au 1er mars 2024 depuis une zone d’extraction aurifère nommée Eau Claire, sud de la Guyane, les victimes ont succombé approximativement dix jours après leur arrivée à l’hôpital. Les investigations se poursuivent pour déterminer les facteurs décisifs des décès des deux autres sujets.

À travers le globe, la rage reste une cause significative de décès chez les humains, avec plusieurs dizaines de milliers de cas annuellement.

Enquête sur la source de contamination

Anne Lavergne, à la tête du laboratoire des interactions virus-hôtes de l’Institut Pasteur, a indiqué que l’origine du virus demeurait méconnue, et que les analyses se prolongent pour éclaircir la situation.

Précédents et sources potentielles de la contamination

Le territoire français ne déplorait aucune infection humaine due à la rage depuis 1924 en métropole. Toutefois, un cas avait été notifié en Guyane en 2008. Selon Anne Lavergne, les chauves-souris vampires, Desmodus rotundus, sont les principaux vecteurs de la rage en Amérique du Sud. Elle suppose l’infection d’un groupe considérable de ces mammifères, ce qui a pu intensifier la probabilité de contacts avec les humains dans une zone restreinte.

Alors que la rage s’avère être fatale pour de nombreuses espèces, y compris les humains, les chauves-souris sont naturellement immunisées contre ce virus.