En Pologne, la bataille pour la légalisation de l’avortement se poursuit
La lutte pour le droit à l’avortement en Pologne
Sylvain, journaliste et passionné de sport, de musique et de littérature, vous présente un aperçu de la situation de l’avortement en Pologne. Âgé de 38 ans, il s’efforce de partager des informations impartiales sur des sujets importants. Aujourd’hui, il vous emmène au cœur de la bataille pour la légalisation de l’avortement dans ce pays.
L’avortement en Pologne : état des lieux
En Pologne, l’avortement est illégal, à l’exception de quelques situations bien précises. En effet, depuis 1993, la loi n’autorise l’interruption de grossesse que dans les cas de viol, inceste, danger pour la santé ou la vie de la mère, ou malformation du fœtus. Ces avortements doivent avoir lieu dans un délai maximal de douze semaines, soit deux semaines de moins que la limite légale en France sans condition. Depuis 2015, une loi prévoit même une peine de prison pouvant aller jusqu’à 5 ans pour les personnes avortant ou aidant à avorter en dehors de ces strictes conditions.
Le combat des militantes et des associations
Face à cette législation rigoureuse, de nombreuses femmes polonaises et des associations, comme Abortion Dream Team, se sont organisées pour aider les personnes concernées et lutter contre ces lois. Ces militantes offrent des informations, un soutien émotionnel, et parfois financier, aux femmes qui font face à une grossesse non désirée. Elles les aident également dans leurs démarches, que ce soit pour se procurer une pilule abortive à l’étranger ou pour organiser un voyage dans un pays où l’avortement est légal.
Les paradoxes de la législation polonaise
Selon Anna, une militante d’Abortion Dream Team, le fait que la loi polonaise n’ait pas été modifiée depuis l’avènement de la pilule abortive crée une zone grise qui protège paradoxalement les femmes. En effet, dans la plupart des pays européens, il est obligatoire de passer par un médecin pour avorter. Cependant, en Pologne, les femmes opèrent dans cette zone grise et peuvent pratiquer elles-mêmes un avortement.
Les conséquences dramatiques d’une législation rigide
Malheureusement, cette loi restrictive a des conséquences dramatiques sur la santé et la vie des femmes. En 2021, au moins six femmes sont décédées après avoir été dans l’impossibilité d’avorter lorsqu’il le fallait. Ces tragédies mettent en évidence les limites de la législation actuelle et la nécessité de la réformer pour protéger les droits fondamentaux des femmes.
Le rôle des médecins et la peur des sanctions
Les médecins, en plus d’être mal formés sur le sujet selon Anna, sont souvent réticents à pratiquer des avortements par crainte des sanctions légales. Ils peuvent également refuser de le faire pour des raisons morales ou religieuses. Cette situation entrave l’accès des femmes à des soins appropriés et sûrs en cas de grossesse non désirée ou à risque.
Une traque inquiétante aux avortements
De plus en plus de témoignages font état de traitements humiliants infligés par les autorités polonaises aux femmes soupçonnées d’avoir avorté. La célèbre affaire de “Joanna de Cracovie” en 2022 est emblématique de cette traque inquiétante et des conséquences désastreuses de la législation actuelle sur la vie des femmes en Pologne.
Ainsi, la lutte pour la légalisation de l’avortement en Pologne continue, menée par des militantes et des associations qui œuvrent au quotidien pour le respect des droits humains et la santé des femmes. Malgré les obstacles et les difficultés, elles restent déterminées à faire évoluer la situation et à mettre fin à ces lois qui entravent leur liberté et leur dignité.