La croissance des émissions de CO2 dans les pays du Sud : une préoccupation mondiale croissante
La montée inquiétante des émissions de CO2 dans l’hémisphère sud
Un monde coupé en deux
Les spécialistes des questions géopolitiques s’appuient fréquemment sur le clivage entre les pays du Nord, généralement plus riches et anciennement colonisateurs, et ceux du Sud, souvent plus pauvres ou ayant subi la colonisation. Cette dichotomie, parfois oversimplifiée, est complétée par une nouvelle dimension : l’attitude vis-à-vis du changement climatique. Les pays du Nord placent le climat au cœur de leurs préoccupations, à la manière d’une religion dominante pour des nations profondément croyantes, tandis que les nations du Sud paraissent moins préoccupées par cette question cruciale.
Une étude révélatrice sur les émissions de CO2
L’accent est mis sur deux groupes distincts pour examiner le sérieux accordé au climat. Le « Sud » est composé des BRICS ainsi que de six nouveaux membres, incluant des pays comme l’Arabie Saoudite et la Turquie, alors que le « Nord » comprend les nations du G20, à l’exception du Mexique et de l’Indonésie. Un indicateur clé, la variation annuelle des rejets de CO2 sur une décennie, souligne un écart considérable. Les pays du Nord ont systématiquement diminué leurs émissions, à l’inverse de la plupart de leurs homologues du Sud, avec quelques exceptions telles que l’Afrique du Sud et le Brésil, dont les légères diminutions pourraient davantage refléter une performance économique modeste qu’une conscience écologique accrue.
Une répartition géographique des préoccupations climatiques
- Au Nord: Des diminutions notables — le Royaume-Uni et la France en tête.
- Au Sud: Des augmentations alarmantes, avec l’Inde et la Russie figurant parmi les plus élevées.
Le choix du Sud est dicté par une priorité au développement plutôt qu’au climat, d’autant que les initiatives en faveur de l’environnement présentent un coût plus important proportionnellement à leurs revenus. L’acquisition d’une technologie verte, telle qu’une éolienne, représente un investissement relativement bien plus lourd pour eux.
Le conflit Nord-Sud sur le climat
La divergence des actions climatiques crée un conflit potentiel, car le CO2 ne respecte pas les frontières nationales. Les efforts de réduction au Nord sont annihilés si le Sud ne suit pas. Ce qui révèle une dynamique que l’on peut assimiler à un nouvel impérialisme climatique, réminiscence des pratiques coloniales d’antan. Une dominance reposant sur l’idée que le Nord serait en droit d’imposer ses normes climatiques au Sud pour le bien commun.
L’avenir de la coopération climatique globale
Aux conférences annuelles sur le climat, les COP, les négociations sont de plus en plus tendues. Les promesses d’aide financière du Nord n’ayant pas été respectées, de même que les engagements pris par les pays du Sud pour l’action climatique. Cette situation d’impasse pourrait atteindre un point critique lors de la prochaine COP à Dubai, où les orientations futures concernant la politique pétrolière seront un sujet de discorde majeur.
Résumé : Le fossé entre les pays du Nord et du Sud s’élargit en matière d’émissions de CO2, mettant en évidence une inégalité face à la crise climatique. Alors que les pays du Nord réduisent progressivement leurs émissions, ceux du Sud voient une progression de leur empreinte carbone, en partie liée aux défis de leur développement. Cette divergence soulève des questions sur la coopération internationale et souligne la nécessité d’un dialogue renforcé pour éviter un nouvel impérialisme climatique.