Steadfast Defender : Décryptage de l’exercice militaire de l’Otan avec 90 000 soldats mobilisés sur plusieurs mois
Compréhension de l’Exercice « Steadfast Defender » de l’OTAN
L’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) est sur le point de démontrer sa capacité défensive à travers un exercice majeur nommé « Steadifest Defender ». Cet événement, annoncé pour débuter la semaine suivante, s’étendra sur plusieurs mois avec la mobilisation exceptionnelle de près de 90 000 militaires. Cette manœuvre, qui sera lancée en février, figure comme la plus importante de ces dernières décennies et vise à envoyer un message sans équivoque à la direction russe.
Les Objectifs Déclarés de Steadfast Defender
Selon les fonctionnaires de l’alliance présents à Bruxelles et rapportés par ZDF, la chaîne de télévision allemande, le scénario central de cet exercice se base sur une éventuelle invasion russe de territoire allié. Ce contexte illustre la doctrine de l’OTAN de la défense collective, une pierre angulaire du traité garantissant une riposte unifiée à toute attaque contre l’un de ses membres, aujourd’hui au nombre de 31. Ainsi, toute agression armée visant un allié est interprétée comme une attaque contre la totalité de l’organisation.
Les Ressources Mises en Œuvre
Pour cette gigantesque opération dissuasive, l’OTAN déploiera une force considérable qui comprendra environ 90 000 soldats, selon la presse outre-Rhin. Des informations datant de septembre dernier obtenues par le Financial Times indiquent que ces manœuvres prendront place en Allemagne, en Pologne, et dans les États baltes.
- Nombre de navires de guerre : Environ 50
- Nombre d’avions : Aux alentours de 80
- Nombre de véhicules de combat : Plus de 1 100
Cette opération constitue le plus grand « jeu de guerre » depuis « Reforger » en 1988, en pleine tension de la Guerre froide. D’après l’amiral néerlandais Rob Bauer, qui préside le comité militaire de l’OTAN, ce déploiement marque un record en nombre de troupes engagées. Les forces participantes proviendront des 31 pays membres, ainsi que de la Suède qui est en cours d’admission dans l’alliance. Le scénario impliquera le renforcement de l’Europe avec des troupes venant d’Amérique du Nord, comme l’a précisé le général Cavoli.
Comparaison avec les Exercices Précédents
Cet entraînement de l’OTAN se distingue par son ampleur, non observée depuis la fin de la Guerre froide. Un précédent, l’opération de 2018, concerne 50 000 soldats en Norvège, alors que durant l’année 1988, avant la chute du mur de Berlin, l’alliance réalisait des manœuvres d’une envergure remarquable, impliquant quelque 125 000 militaires.
La Place de la France dans Steadfast Defender
Cet exercice offre une scène pour évaluer l’implication française et sa recherche de fiabilité aux yeux de ses alliés. Une cérémonie récente à Lille a vu la France s’emparer du commandement d’une force terrestre multinationale de l’OTAN, forte de potentiellement 120 000 hommes, prête à intervenir en cas de menace à un membre. Le général Gaulin, à la tête du Corps de réaction rapide France (CRR-Fr), a insisté sur l’impératif de préparation. Rappelant que la guerre en Ukraine met en exergue la nécessité d’être prêts pour tout scénario, y compris le plus inattendu.
Le CRR-Fr, qui compte environ 450 militaires issus de 14 nationalités, détient une place unique en tant que seul état-major multinational de l’armée de terre, opérationnel et apte au déploiement pour des missions sous l’égide de la France, de l’OTAN, et de l’Union européenne. En 2022, cette unité avait déjà mené le commandement de la NRF, la force de réaction de l’OTAN, mobilisant 20 000 hommes.