Portrait de Kim Peek, la réelle inspiration du film “Rain Man”

Le 2 avril marque la journée mondiale consacrée à la prise de conscience autour de l’autisme, concernant près de 1% de la population en France. Beaucoup ont perçu le spectre de l’autisme à travers le prisme du célèbre film “Rain Man”, paru en 1988. Le personnage incarné par Dustin Hoffman était basé sur une personne réelle.

La naissance d’un esprit prodigieux

L’histoire commence avec Kim Peek, né à Salt Lake City en 1951. Dès sa venue au monde, les médecins le diagnostiquent avec une macrocéphalie, affirmant que son développement physique et mental serait compromis.

Confronté à la recommandation d’un placement en institution spécialisée, la famille de Kim opte pour une alternative bien plus chaleureuse : l’élever dans un foyer aimant et stimulant. Malgré des déficits moteurs, Kim ne marchant qu’à l’âge de quatre ans et ayant des difficultés à réaliser les gestes du quotidien, son intellect montre des signes hors normes dès son plus jeune âge.

• Dès 18 mois, Kim Peek démontre une capacité à lire.
• À sept ans, il n’a pas seulement lu la Bible et les œuvres complètes de Shakespeare, il les a mémorisées.
• Il possède une aptitude extraordinaire lui permettant de lire avec un œil sur une page et l’autre œil sur une seconde page, le tout en une dizaine de secondes.

Kim Peek, le “Google humain”

KIm Peek est parfois surnommé “Google humain” en référence à ses impressionnantes capacités de mémorisation et de calcul. Il s’amusait à additionner les chiffres de n’importe quelle séquence avec une précision déconcertante, comme le total des numéros de téléphone listés dans un annuaire. Cependant, sa vie sociale était moins épanouie que son intellect.

En 1984, à Arlington au Texas, lors d’une conférence dédiée aux individus surdoués, Kim et son père rencontrent Barry Morrow, un scénariste qui, fasciné par les facultés de Kim, s’inspire de sa personnalité pour créer le scénario du film “Rain Man”.

Récompenses et héritage d’un génie méconnu

Kim Peek n’était pas autiste mais présentait ce que l’on appelle le “syndrome du savant”. Cette singularité a souvent conduit à une méprise chez le grand public qui associait autisme à génie, une confusion renforcée par le film. Dustin Hoffman, qui interprétait Raymond Babbitt sur le modèle de Kim Peek, a reçu l’Oscar du meilleur acteur en 1988, rendant hommage à Kim dans son discours.

Le film “Rain Man” a significativement influencé la vie de Kim Peek. Muni de l’Oscar pour le meilleur scénario offert par Barry Morrow, Kim a voyagé à travers les États-Unis, partageant ses capacités uniques devant 400 000 personnes jusqu’à son décès en 2009. Il aimait à rappeler la valeur de la différence, soulignant qu’être différent ne signifie pas obligatoirement être handicapé.