Airbus rate l’acquisition d’Atos : La fin d’une ère pour le géant de l’aéronautique ?
Le géant de l’aéronautique basé à Toulouse, Airbus, vient d’annoncer la cessation des discussions entamées avec l’entreprise Atos concernant l’acquisition de ses divisions spécialisées en Big Data et en cybersécurité. Ce retrait marque un tournant dans la stratégie d’Airbus et engendre une crise significative pour le spécialiste des services informatiques.
Echec de l’acquisition des branches stratégiques d’Atos par Airbus
Airbus a finalement décidé de se retirer de l’opération de rachat des activités Big Data & Security (BDS) de la société Atos. Les pourparlers, qui avaient débuté en janvier dans un contexte économique difficile pour Atos, ont pris fin sans aboutir à un accord. Cette décision a été rendue publique via un communiqué de presse diffusé par Atos le mardi matin.
L’acquisition envisagée avait pour but d’intégrer les compétences BDS dans la branche de cybersécurité d’Airbus. Cependant, Airbus a exprimé des inquiétudes quant à la viabilité de l’activité BDS d’Atos, considérée comme consommatrice importante de liquidités. Après une analyse approfondie, le constructeur aéronautique a estimé que l’investissement, initialement prévu entre 1,5 et 1,8 milliard d’euros, ne serait pas rentable.
Impact majeur sur l’action Atos en bourse
La nouvelle de cet abandon a suscité une réaction paniquée sur les marchés boursiers, notamment à la Bourse de Paris. L’action Atos a subi une chute importante, dépassant les 24,8 % dès le mardi matin. Par contrast, la prudence adoptée par Airbus a été perçue positivement par les investisseurs, résultant en une hausse de 2,6 % de son action.
Suite à cette annonce, Atos se retrouve dans une situation difficile, avec une dette s’élevant à près de 3,65 milliards d’euros constituée de prêts et d’obligations devant être remboursés ou refinancés d’ici la fin de 2025. La valeur de l’action Atos a considérablement décliné, affichant un recul de près de 87 % sur une période d’un an.
L’avenir incertain d’Atos
Face à ces difficultés financières, la scission des activités d’Atos était envisagée, distinguant le conseil en informatique des services de cybersécurité. La branche Tech Foundations, centrée sur le consulting en informatique, devait être vendue au groupe EPEI détenu par l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky. Cependant, cette transaction a également échoué.
Le devenir d’Atos, notamment concernant ses supercalculateurs cruciaux pour le secteur de la défense et du nucléaire en France, suscite des questions stratégiques au sein du gouvernement. Marina Ferrari, secrétaire d’État chargée du Numérique, a abordé cette thématique à l’Assemblée nationale, en soulignant que les tractations avec les financeurs d’Atos étaient suivies de près. Hélène Bourbouloux, mandataire ad hoc reconnue dans le monde des affaires, a été nommée pour négocier avec les banques concernées sous la supervision du ministère de l’Économie.
Récapitulatif des éléments clés :
- Airbus met fin au projet d’achat des activités Big Data & Security d’Atos.
- Les préoccupations concernant la rentabilité de ces activités ont influencé la décision d’Airbus.
- L’annonce a provoqué une baisse de l’action Atos et une hausse de celle d’Airbus en bourse.
- Atos est confronté à un endettement significatif et un avenir incertain.
- Le gouvernement surveille de près les évolutions liées à Atos, essentielles pour la souveraineté française.
Cette situation représente un moment déterminant pour Airbus et Atos, soulignant l’importance de la prudence et de la rigueur dans les stratégies d’expansion des entreprises de grande envergure.